Bilan économique du Couserans par Jean Jacques Martin et le section CGT du Couserans

Publié le par collectif

 

Le COUSERANS, un bassin d’Emploi qui souffre le plus en Ariège et Midi-Pyrénées avec Lavelanet !

 

La fermeture de Lédar et de la Fromagerie Occitane ont fait sentir leurs effets fin 2010.

Taux de chômage 2008 : SAINT-GIRONS :   9,5%

Taux de chômage 2010 : SAINT-GIRONS : 11,2%

                                             MIDI-PYRENEES : 9,4%

                                             FRANCE : 9,3%

Pertes d’emploi 2008 :  -2,9%           2010 :  -0,6%

Demandeurs d’emploi2008 :  +10,6%

Le bassin d’emploi de Saint-Girons est une des zones les plus faibles en création d’établissements.

Deux fois moins de projets que les bassins de Pamiers et Foix. Les projets de recrutements s’articulent autour de serveurs de cafés et restaurants, employés de libre service, aides soignants, plombiers, chauffagistes…..

En 2008 le nombre d’activités a chuté de 16 établissements pour une perte de salariés de moins 111.

La précarité se développe. Sur 117 salariés de la papèterie de Lédar, 91 étaient inscrits à la cellule de reclassement ; seuls 19 salariés ont trouvé un CDI, avec des salaires inférieurs de 30 à 40%.

Un bassin de bas revenus :

Revenu moyen par foyer :     Saint-Girons : 1900 euros

                                            Pamiers : 2500 à 2300 euros

                                               Saverdun :2200 euros

                                               Neuilly : 5616 euros

 

Les restos du cœur explosent ; 20% de la population du Couserans est couverte par les minimas sociaux, RSA , AAH ,API…….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DESTRUCTION D’EMPLOIS INDUSTRIELS : LE BASSIN DE SAINT-GIRONS N’EST PAS EPARGNE !

 

En France, 200.000 emplois détruits en un an ce qui porte à 1,5 million le nombre d’emplois sacrifiés en 30 ans. Les conséquences : une  économie structurellement déficitaire, une industrie en panne de stratégie et un modèle social remis en cause. En 2009, la baisse d’emplois industriels a couté 1 milliard d’euros de perte dans les caisses de retraite. En 30 ans…… ?

Les destructions d’emplois industriels dans le bassin d’emploi de Saint-Girons depuis deux ans :

SONOCO :  -18

FROMAGERIE OCCITANNE , 3A :  -35

CCM (cometer) : -13  (actuellement en redressement)

LEDAR : -117

A multiplier par 5 avec les conséquences sur les emplois induits ( transport, énergie, services etc…)

 

 

Des pertes financières conséquentes pour les collectivités :

 

 

LEDAR :  - 650 000 euros pour la commune,-( 200 000 euros pour la communauté des communes   - 3,7 millions d’euros de masse salariale

SONOCO : - 46 600 euros pour la commune

 

 

 

L’APPORT DE L’USINE DE JOB LA MOULASSE A L’ECONOMIE :

 

42 millions d’euros de chiffre d’affaire

302 salariés temps plein (x5 emplois induits)

Age moyen 40 ans

15 millions d’euros de salaires et charges sociales

1,5 million d’euros d’impôts et taxes

Des salaires mensuels bruts moyens parmi les plus élevés dans la région

Environ : 5300 euros pour les cadres, 3500 pour les agents de maitrise, 2700 pour les employés et 2500 pour les ouvriers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

GUZET : LE « PHARE » TOURISTIQUE DU BASSIN :

 

72 emplois dont 67 saisonniers (3 mois).

1,1 million d’euros de chiffre d’affaire.

Faut-il encore engloutir de l’argent public sur la neige à Guzet lorsque l’Observatoire Pyrénéen du Changement Climatique met en garde, dans un rapport rendu public en novembre 2010, les stations pyrénéennes des conséquences du réchauffement climatique qui pourrait entrainer un mois d’enneigement en moins à partir de 1500 mètres  d’altitude.

La question a son importance pour lancer une réflexion, et non décider à la hussarde de l’extension de la station gloutonne en investissements  (2010, la luge pour plus de un million d’euros).

 

 

 

L’AVENIR DU SITE DE LA PAPETERIE DE LEDAR :

 

Un grand site à vocation industrielle et non artisanale comme évoqué par certains élus. Pour la CGT sa destination doit être décidée dans le cadre d’une grande plate-forme industrielle du bois avec :

Fabrication de granulats et de buches de bois

Production d’électricité par biomasse et déchets de bois

Scierie, menuiserie industrielle, etc….

La production d’électricité par biomasse peut être éligible dans le cadre du grenelle de l’environnement. Plus de quarante projets régionaux ont déjà été sélectionnés dans le but de porter la part des énergies renouvelables dans le pays à 20%.

Ce site, situé au milieu du massif forestier Pyrénéen sous-exploité, peut aussi bénéficier de l’apport des déchets de scierie de toute la région.

Les équipements qui composent le site sont essentiels :

Poste EDF d’évacuation de forte puissance située à 20 mètres

Conduite de gaz haute pression traversant le site

Station d’épuration de forte capacité

Superficie libre énorme (parc de stockage, terrains de part et d’autre du Lez)

Ressource en eau

 

 

 

 

 

                 

 

 

 

 

 

 

 

PLAN DE REVITALISATION DU COUSERANS :

 

31 millions d’euros doivent être investis dans la période 2009/2013. Elaboré dans la précipitation, la CGT et tous les syndicats de salariés ayant  été soigneusement ignorés.

Un grand absent pour financer ce plan, le fond d’investissement Mattlin-Patterson, qui a pillé le groupe Matussière et Forest et précipité le Couserans dans la crise économique et sociale. Ayant empoché l’argent de la vente illégale des centrales hydroélectriques, il est reparti le mettre à l’abri aux iles Caïman siège fiscal du fond d’investissement sans que personne ne lui demande des comptes. Un gâchis immense.

Les gros financeurs de ce plan sont l’Europe, la Région Midi-Pyrénées, le conseil général de l’Ariège et la communauté de communes de Saint-Girons.

L’état, malgré l’engagement du premier ministre F Fillon dans une lettre gardée secrète au député, qui promettait de veiller  à ce que le produit de la vente des centrales soit réinjecté dans l’usine à hauteur de 5 millions d’euros (promesse non tenue), s’en sort pour une participation à hauteur de 15%.

Il n’y a pas de véritable ambition industrielle dans le plan de revitalisation. Y figurent notamment la voie verte, Guzet (luge), la piscine, le Palais des évêques….

Les sommes prévues :

Emploi et développement économique : 4 millions d’euros

Valorisation du tourisme : 7 millions

Habitat cadre de vie : 14 millions

Productions agricoles et ressources locales : 7,4 millions

 

                                      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES POTENTIALITES DE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL DANS LE BASSIN D’EMPLOI DE SAINT-GIRONS

 

Reconversion  du site de Lédar en plate-forme industrielle du bois (voir note correspondante)

 

Réalisation du projet Aulus Agnesserre, projet à but multiple le plus ambitieux des Pyrénées, répondant aux besoins en eau et soutien à l’étiage du Salat, de l’Ariège et de la moyenne Garonne, produisant une forte puissance en électricité hydraulique et servant aussi de base de loisir à Aulus.

 

Bâtir en synergie une filière industrielle autour du projet du CNRS

 

Développer les IAA (industries agro alimentaires) dans le cadre de filières courtes de transformation locales avec une action pour relocaliser l’approvisionnement des collèges et lycées, cantines, hôpital et maisons de retraites, etc…

 

Développer les filières agricoles : viandes (bovins, ovins, porcs avec l’abattoir de Saint-Girons)

 

Etudier une collaboration avec le pole AGRIMIP

 

Développer la filière lait fromage dont la tradition et le nombre de fromageries concentrées dans le pays est unique dans les Pyrénées ; aller vers une AOC.

 

                  

LE PROJET DU CNRS

 

Le laboratoire de Moulis, entité du CNRS qui étudiait la faune cavernicole, est en phase de reconversion avec un projet intéressant pour l’avenir. Ce projet a déjà le mérite d’éliminer l’ancien projet porté par la communauté des communes, du « monde souterrain » pour le tourisme, avec des objectifs ludiques et des objectifs de fréquentation complètement irréalistes ; bien sur l’ardoise était présentée aux collectivités locales.

Aujourd’hui, le CNRS de Moulis s’oriente, par ce nouveau projet, « dans une démarche de développement durable, visant à mettre en place les moyens matériels  propres à faire émerger les projets expérimentaux portant sur des changements globaux : la diversité biologique ; l’information et la prise de décision ; l’information et l’évolution culturelle ; le maintien du polymorphisme des stratégies ; l’écologie microbienne et comportementale ; l’adaptation à un environnement nouveau ; les conséquences des perturbations de l’environnement ; l’aménagement du territoire en relation avec la biodiversité. Un projet qui a aussi pour objet d’étudier l’influence sur les écosystèmes des changements globaux climatiques sur les animaux ».

Le cout de la première tranche varie selon les sources :

4,6 millions selon la gazette

6,4 millions selon Ariège news

La deuxième tranche, non financé s’élèverait à 8,4 millions d’euros.

Dans la première tranche, les collectivités locales ont apportées 49% du financement. L’état 9%, l’Europe 37% et le CNRS en auto financement 5%. L’ardoise est lourde pour les collectivités ; comment peser sur des objectifs économiques de formation et d’emploi ? Peut-on réfléchir à l’adossement à ce projet d’applications industrielles implantées dans le bassin d’emploi ?

Ci-joint photocopies des sources d’info (La Gazette et Ariège news.)

 

 

 

DESENCLAVEMENT DU COUSERANS

 

 

 

 

Le bassin d’emploi de Saint-Girons, après la fermeture scandaleuse de la desserte ferroviaire, n’a plus comme solution que la modernisation de la départementale 117 pour améliorer la liaison avec l’autoroute A64.

On nous parle d’une deux fois deux voies depuis quinze ans. Pour la CGT une autoroute n’a jamais développé un territoire, certaines autoroutes traversent des déserts économiques et des régions irriguées par ces infrastructures présentent des taux de chômage parmi les plus importants (Nord, Languedoc-Roussillon etc..).

Nous sommes à 30 minutes de l’A64 ; au lieu de faire espérer une autoroute que les collectivités départementales ne pourront pas payer (6millions d’euros le km), réfléchissons à un aménagement moderne des 30 kms concernés, évitant tous les villages et agglomérations jusqu’à l’A64 à St Martory.

Projet plus économe et plus réaliste en impliquant la région Midi-Pyrénées qui n’a pas versé un seul centime jusqu'à présent, et qui pourtant participe à l’aménagement de la RN 20 et des autres voies départementales stratégiques dans l’Aveyron ou le Lot notamment. Projet raisonnable et envisageable dans un court délai.

D’autre part, pour favoriser la fréquentation des transports collectifs, la région Midi-Pyrénées doit réorganiser la liaison avec Boussens avec des horaires accessibles aux usagers, notamment les scolaires, avec un cadencement coordonné avec les TER.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA REGION LA DEMOCRATIE ET LES OUTILS FINANCIERS

 

La région Midi-Pyrénées revendique, par l’intermédiaire du Contrat Etat-Région et du Schéma Régional de Développement Economique (SRDE), « être le chef de file, animateur, initiateur et financier de la politique économique régionale à l’échelle de son territoire… »

Vaste ambition qui, pour le moment laisse des territoires entiers en déshérence.

Si la crise économique provoquée notamment par l’appétit financier des groupes capitalistes conduit au recul social et à l’appauvrissement de bassins entiers déstructurés, la région et son assemblée doivent s’atteler à bouger les lignes pour contribuer à freiner et à inverser cette logique.

L’élaboration des Contrats Etat Région et du SRDE, qui débouchent sur des documents visant à structurer le développement économique des territoires dans le cadre dela décentralisation, doivent faire l’objet de débats démocratiques par bassin d’emploi. Débats maitrisés par les citoyens et les salariés disposants de moyens d’analyse et d’interventions dans les institutions.

Ils doivent préparer l’avenir des territoires fondé sur une promotion et une sécurisation de l’emploi et la formation en mobilisant autrement les moyens financiers disponibles. Il faut responsabiliser les entreprises sur l’emploi et la formation en cherchant à modifier les rapports entre les banques et les entreprises au lieu de distribuer des cadeaux sans contreparties.

Avec des outils financiers comme le Fond Régional à l’’Emploi et la Formation que nous revendiquons, avec la constitution d’un pole financier national public à partir des banques publiques ou mutualisées existantes capables d’entrainer les banques commerciales dans des montages financiers,  nous aurions pu traiter différemment les deux derniers dossiers.

Fromageries Occitanes : financer à hauteur environ de 800 000 euros d’aide publique la fromagerie du Cazalas et laisser fermer et partir 3A, ce n'est pas traiter le dossier de la filière lait-fromage avec responsabilité.

Les ouvriers de Lédar ne peuvent monter leur projet  industriel de fabrication de granules bois à cause du blocage des banques par manque de fonds propres.

Le plan de revitalisation du Couserans financé en grande partie par la région qui entraine derrière les autres collectivités, sert essentiellement à verser des subsides publics sans objectifs chiffrés en matière d’emploi, de formation et de développement de filières.

Ce sont ces questions que la CGT porte en débat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EDITO

 

CONSTRUIRE DES FILIERES INDUSTRIELLES, DEVELOPPER L’EMPLOI INDUSTRIEL DANS LE BASSIN D’EMPLOI DE SAINT-GIRONS !

 

Ainsi, il n’y aurai plus que le tourisme pour développer le bassin d’emploi de Saint-Girons !

Il faudrait y consacrer des sommes colossales, mobiliser toutes les instances. C’est le discours tenu par la totalité des élus et forces politiques, les pouvoirs publics. Les propositions fleurissent (Palais des Evêques, voie verte, luge, Guzet, golf) on a même entendu une proposition pour le site de Lédar : le transformer en jardin bio…

Cela fait plus de 20 ans que ce discourt est avancé, prenant maintenant une tournure  arbitraire. Et nous voyons le Couserans s’enfoncer dans la précarité, la pauvreté et le chômage. Car dans le même temps l’industrie fout le camp dévitalisant ainsi le territoire.

Pour la CGT il est temps de changer de « braquet ». Le tourisme, oui, mais comme activité d’appoint. Nous ne voulons pas faire dépendre toute une économie sur la fragilité d’un simple bulletin météo ! Le Couserans n’est pas uniquement destiné à devenir une vallée verte ou blanche. Préserver et reconquérir des emplois industriels c’est possible, les atouts ne manquent dans la filière bois, la papèterie avec la défense de La Moulasse, les industries Agro-alimentaires, l’eau et l’énergie etc.…

Le tourisme c’est majoritairement des emplois saisonniers, CDD, temps partiels, sous-payés.

La désindustrialisation provoque une chute de la qualification des emplois et une réduction du salaire moyen ; la substitution d’emplois de services aux emplois industriels est ainsi, depuis 25 ans, la principale cause de la déformation du partage de la valeur ajoutée dans le pays ; la désindustrialisation réduit les gains de productivité, donc le niveau de la croissance ce qui rend impossible la couverture des besoins de financement des régimes sociaux et des budgets publics. Enfin elle renforce la dépendance extérieure de l’économie et réduit la possibilité de bâtir une stratégie autonome de développement.

La CGT est sur le terrain pour défendre La Moulasse, réindustrialiser Lédar et construire des alternatives locales en responsabilisant les entreprises socialement avec des financements exigeants en objectifs d’emploi et de formation, en construisant de véritables filières régionales.

Encore faut-il que la CGT, principale organisation (plus de 70% des salariés lui font confiance en Couserans) soit entendue et écoutée.

Union Locale CGT du Couserans

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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