Discours à l'assemblée général des collectifs de Front de Gauche de l'Ariège par Viviane Baudry
AG des collectifs FDG de l'Ariège du 20 janvier
Michel vient de rappeler le contexte difficile dans lequel nous nous trouvons: jamais depuis 1945
nous n'avons connu une telle régression sociale, jamais la remise en question de tous nos acquis -de
haute lutte!- de civilisation n'a été aussi violente.
Tous les habitants de cette planète doivent avoir accès aux droits fondamentaux: se nourrir, se loger,
vivre décemment,en paix, se soigner, se cultiver, avoir une activité socialement utile, participer à la
« vie de la cité »... Le Pain, la Paix et la Liberté, cette revendication éternelle, nous avons les
moyens d'y répondre. Ziegler(ancien rapporteur FAO à l'ONU) ne cesse de le répéter: nous
pouvons nourrir tous les humains: chaque fois qu'un homme , une femme, un enfant meurt de faim,
il s'agit d'un meurtre!
Nous devons interdire la spéculation sur les denrées alimentaires: c'est la réforme sociale de
base(les Gracques: interdiction de spéculer sur le blé) ou nous allons nous retrouver comme Midas:
on aura tout transformé en or et on n'aura plus rien à manger!
Recréer des réserves en cas de mauvaises récoltes, permettre à chaque pays d'assurer sa
souveraineté alimentaire, empêcher le pillage des matières premières : cela doit être le but qui nous
guide dans la construction de nouvelles coopérations internationales(à l'image de l'ALBA etc, mais
aussi en sortant de la logique guerrière de l'OTAN et en réformant l'ONU) . Pour mener une telle
politique, il faudra affronter les nouvelles féodalités financières: nous y sommes prêts!
Notre programme partagé, l'Humain d'abord connaît un grand succès: seul le Front de Gauche , avec
son candidat, Jean Luc Mélanchon, propose une rupture claire et sans compromissions avec les
politiques néfastes menées par la droite, et hélas par la « social démocratie », une ligne politique
claire: l'Humain, pas les marchés, indique les réformes immédiates à prendre, comme le but à plus
long terme, ainsi que le financement envisagé. Je crois que cette clarté des prises de positions
politiques qui s'appuient sur les analyses confrontées, partagées, enrichies de toutes nos
expertises(de citoyens, de militants politiques, syndicaux, associatifs, de chercheurs...) contribue à
ce succès, comme y contribue la pluralité de notre rassemblement: tous ensemble, on est toujours
plus forts! Les autres formations qui se présentent aux suffrages soient se cherchent encore(alliance
la plus profitable) soit se livrent à leur habituel enfumage pour masquer aux victimes de leur
politique leurs véritables intentions: établir une ploutocratie totalitaire avec un suffrage censitaire de
fait-à cause de l'absention encouragée des victimes du système, où les rentiers du caca-rente
pourront se goinfrer à loisir, accaparant à leur seul profit les richesses créées par des salariés
emprisonnés dans une éternelle austérité.
La France risque de perdre son AAA: catastrophe! Vite des mesures d'austérité! La France a perdu
un A: pas grave, on va prendre des mesures d'austérité! Ils osent même , se prenant pour Friedman
avouer que la crise est un moyen d'imposer des mesures de casse sociale, quitte à museler la
démocratie! (Grèce, Italie..)
Comble de l'ignominie, ces maffieux, qui volent notre patrimoine, osent nous accuser d'endetter nos
enfants en finançant nos services publics et notre protection sociale qu'ils reconnaissent pourtant au
fil des déclarations opportunistes comme un « amortisseur de la crise »!
Ce sont eux qui sacrifient l'avenir de nos enfants. Mes camarades (je suis une militante syndicale de
l'education nationale) sont en train de plancher sur la carte scolaire: encore -227 postes en moins
dans l'académie pour +892 élèves en plus!(quelle saignée en une mandature!);il y aurait 22
suppressions en Ariège. Les calculs comptables peuvent faire apparaître des économies; où est le
calcul des dégâts induits? Personnels épuisés et en grande souffrance de ne plus pouvoir effectuer
correctement un métier choisi, indispensable à la collectivité, qu'ils aiment mais ne reconnaissent
plus; enfants entassés dans des classes surchargées, subissant le contre coup des réformes qui se
succèdent en rafale, perdus, comme leurs familles, méprisés(ex fermeture RASED, rabougrissement
de l'accueil des 2 ans, fermetures d'options pourtant commencées, groupes de langues,
regroupement de séries)A qui la faute si les élèves sont démotivés , parfois en rupture?
Un chef d'établissement en ZEP avait coutume de me dire « autrefois, quand un ado était en crise, y
avait 4/5 adultes équilibrés qui l'entouraient(famille, profs, etc) et ça passait. Maintenant on met 1
adulte équilibré face à 30 ados en rupture et on s'étonne que ce soit l'adulte qui craque »
Les chiffres, qu'on nous présente comme une garantie d'objectivité, servent là encore à masquer la
vision réelle de l'Education pour la droite et l'extrême droite: fini le plan Langevin Wallon! Finie
l'école formatrice du citoyen éclairé! Vive l'école utilitariste, minimaliste pour ceux qui par
nature(entendez par leur position sociale) n'ont pas le goût ou la capacité d'apprendre ou de
comprendre. Les moutons dociles ont juste besoin de reconnaître le chemin de la bergerie pour y
être tondus. Quant aux réfractaires, dès 3 ans(pourquoi pas intra utero?), il faut les repérer, les
séparer, les enfermer. Et on nous présente comme « moderne » l'inversion de la phrase de VH: eux,
ils ferment les écoles et ouvrent des prisons(cf programme de l'UMP).
Et face à cette bérézina, le seul rétablissement des postes perdus(par redéploiement, au détriment
d'autres SP) n'est envisagé par le PS qu'à condition que cette mesure n'affole pas les marchés! C'est
insuffisant! Le Front de Gauche et son candidat, Jean Luc Mélanchon sont clairs: il faut sortir
l'éducation(accueil de la petite enfance, école de la maternelle à l'université ) du système marchand,
abolir les lois françaises et européennes(LRU, processus de Bologne...) qui mettent en concurrence
les établissement et encouragent la logique mercantile. Investir dans l'éducation, former nos enfants,
c'est reprendre confiance dans l'avenir, sortir des dogmes figés que Michel dénonçait et donner à
tous les outils pour participer à la construction d'un monde plus juste, pour être maître, chacun, de
ses choix, de sa vie.
Plus prosaïquement, au quotidien, quel Ariégeois(e) peut se féliciter de la fermeture d'une classe, du
bureau de poste, d'un service à l'hôpital-quand ce n'est pas tout l'hôpital qui est menacé. En
Roumanie, le gouvernement veut privatiser le service des urgences: jusqu'où allons nous accepter le
recul de l'accès aux soins? Allons-nous accepter le retour des maladies de la misère(mal nutrition,
tuberculose, saturnisme...) qu'une politique de santé et de protection sociale (le monde nous
l'enviait)avaient fait reculer?
Non, certes, répond l'hypocrite sarkozillon: nous allons créer une TVA sociale. En clair, une fois de
plus exonérer les entreprises et faire payer le peuple, sommé de consommer, de trimer et de
crever(en silence!)
Les CT ne peuvent plus compenser le désengagement de l'état(assèchement des
recettes/augmentation des charges, et en plus vicimes des toxicités de dexia!)
En Ariège, on est beaucoup avec RESF a avoir mal supporté que le CG cesse de financer l'aide aux
mineurs étrangers. Choix cornéliens dans quel budget sabrer quand on n'a plus les moyens: l'aide à
l'hébergement d'urgence? Les mineurs isolés? L'équipement ou le fonctionnement des collèges?le
logement social?les fragments d'autoroute? Au Front de Gauche, nous avons une boussole :
l'Humain d'abord! Aucun budget nécessaire à la survie -et en particulier à la survie de gamins!-ne
doit être amputé.
Nous refusons les politiques austéritaires qui enferment dans ces mauvais choix et qui poussent un
CG socialiste à prendre des mesures qui ne sont pas de gauche.
Soyons clairs et nets: les services publics et la protection sociale sont à nous et il n'est pas question
qu'on en soit dépossédés comme on a été dépossédés de nos autoroutes, de notre téléphonie, de
notre énergie. Privatiser, c'est nous voler ce qui a été financé par nos impôts, construit par notre
travail. Regardez l'utilisation actuelle de la caisse des dépôts et consignations: ils détournent l'argent
de notre épargne vers la spéculation, lorsqu'il devrait financer des logements sociaux! Il faut
recouvrer notre bien, les richesses que crée notre travail, comme nous nous nous sommes
réapproprié les palais de l'Ancien Régime : en mémoire des charretées de morts (accidents de
chantier dans le bâtiment, déjà sous Louis XIV) qu'on évacuait la nuit, en cachette, le château de
Versailles nous appartient, et nos universités nous appartiennent, payées elles aussi (accidents ,
amiante...) et nos routes(et pour ajouter au scandale, les travailleurs d'Afrique du nord,
particulièrement victimes des cancers dus au goudron peinent à se faire reconnaître encore plus que
les salariés français ! C'est ça leur préférence nationale: le droit de crever dans un peu moins
d'anonymat et d'indifférence. ) et elle nous appartient,en un mot, notre France, « celle qui construisit
de ses mains vos usines...celle de trente-six à soixante huit chandelles! »chantait Ferrat
Le peuple ne demande pas la charité, il exige la justice. Il faut résister aux dogmes en remettant à
l'endroit ce que le capitalisme a mis à l'envers, selon la formule de la fondation copernic. Assez de
la morgue « aristocratique » de nos gouvenants, qui à l'instar de madame Veto nous disent quand on
n'a pas de pain de manger de la brioche. Assez du chanoine de Latran qui veut refaire de la France
la fille aînée de l'église et qui doit rêver, comme son cousin hongrois de faire disparaître le mot
république de la constitution!
Le système est nécrosé : nous avons l'opportunité avec les élections d'opérer la « révolution
citoyenne » que JL Mélanchon appelle de ses voeux: imposer l'idée que la rupture avec le
capitalisme est nécessaire et possible. Ne rien lâcher sur les mesures primordiales pour engager
cette rupture: reprendre la maîtrise de la finance et des marchés, peser en France, en Europe et dans
le monde pour réorienter les traités et les institutions. Arriver à transcrire dans les urnes
l'indignation qui grandit dans le monde, sans pour l'instant déboucher politiquement: vaste tâche,
mais combien exaltante!
Des collectifs pour un audit de la dette et le refus de payer leur dette se créent partout(en ariège:
débat le 27.1) en France, en Europe (sans parler de la demande d'annulation de la dette du tiers
monde, plus ancienne)
Les OS progressent dans la construction de réponses coordonnées(et quand on voit les difficultés de
l'intersyndicale 09 , on peut imaginer que ce n'est pas simple au plan international)
Le rôle de la BCE est de plus en plus largement interrogé.
Die Linke et le groupe CRC SPG ont déposé en même temps récemment à l'assemblée et au
bundestag un même projet de loi pour que la BCE puisse prêter directement aux états. Bien sûr,
vues les majorités actuelles dans les 2 pays, il a été rejeté; il est à remarquer cependant que nos
camarades socialistes ont salué l'initiative qui montre qu'on peut coopérer autrement en Europe .
C'est le fatalisme de « TINA »que nous voulons combattre: oui, il y a toujours plusieurs alternatives
et celle que nous proposons est crédible et simple, si elle n'est pas facile .
L'humanité doit et peut sortir de l'adolescence(je joue à l'apprenti sorcier sans me soucier
des conséquences, ça suffit!): nous savons très bien ce qu'il faut faire et nous nous avons la
volonté politique de le faire(ex. Développer les transports publics collectifs: le grenelle
environnement le dit, mais la libéralisation l'empêche. Donc la libéralisation doit être
abandonnée . Le réseau est suffisamment dégradé inutile de mener jusqu'au bout
l'expérience de britishrailways. )
Ça coûte? Certes mais le prix de la vie des cheminots et des voyageurs ça s'évalue en
dollars? Comme le coût de la pollution? Certaines communautés de communes(Aubagne) ,
certains départements ont même mis en place des transports publics pratiquement gratuits et
ça marche! Profitons de ces expériences !
Autre ex.: les véolia et autres lyonnaises augmentent les factures sans entretenir les réseaux.
donc la délégation au privé doit être abandonnée:beaucoup de communes sont tentées par la
gestion de l'eau en régie publique .
En quoi les privatisations d'EDF/GDF, de France Télécom, de la poste, nous ont -elles été
utiles? Les factures ont explosé, les délais s'allongent pour les réparations ou les
interventions(cf les tempêtes ), et la sous traitance nuit encore à l'efficacité; le service public
postal assurait une distribution 6 jours sur 7 et tout pli atteignait sa destination rapidement
pour un tarif modeste sur tout le territoire. Maintenant le courrier tarde à arriver(puisqu'il lui
faut faire un détour par toulouse pour nous ) et bientôt le facteur devra vous facturer les 5
minutes de conversation comme « lien social ». C'est vrai, ça se pratique dans certains
départements!
Donc la privatisation était une erreur; tirons en les conséquences : renationalisons et
refusons la délégation de missions de services publics au privé!
Comme le dit JL Mélanchon, il faut partir des besoins et ensuite trouver les financements. Et
encore une fois, en reprenant ce que les riches nous ont volé, on aura les moyens!
Ils ne seront pas d'accord? Ben oui, c'est vrai. Il n'y a qu'à voir comment les forces du
désordre répondent à une manifestation bon enfant contre la politique économique du
gouvernement à Pamiers.
Raison de plus pour casser par notre vote Front de Gauche les liens incestueux entre les
gouvernants, les riches cacarentiers et les médias, et réactiver les garde fous établis par le
CNR!
le luxe ne s'est jamais si bien porté; ils ont besoin pour se sentir exister de rollex , de yachts, de
baignoires en pierres précieuses? Et surtout de s'accaparer les richesses pour se croire « au-dessus »
de ceux qu'ils ne perçoivent plus comme leurs semblables? Eh bien si ce sont des drogués accros au
luxe, on peut les soigner , comme tous les toxicos, avec des produits de subsitution: une montre LIP,
ça remplace avantageusement une rollex, non? Et pour soigner leur folie des grandeurs, nous
allons rendre tous ses moyens à la psychiatrie publique : promis, avec notre politique en faveur de
l'hôpital public en moyens matériels et en personnels, tous les malades, même les plus atteints(la
pauvre liliane bettancourt qui perd la tête, et tous les excités du bocal qui la fréquentent) pourront
être accueillis et soignés. On pourra même leur donner un jeu de monopoly pour se distraire , mais
vraiment ,il ne faut plus les laisser jouer avec nos usines, nos emplois, nos services publics, notre
environnement, nos vies. N'ayons pas peur: nous sommes les 99% , nous pouvons nous passer du
1% de prédateurs, mais eux ne peuvent rien sans nous! Alors prenons le pouvoir et rendons sa fierté
à notre République une et indivisible, justement parce qu'elle est plurielle et accueillante, celle de
1789, qui a aboli les privilèges, celle de 1848 qui a aboli l'esclavage... Fondons la VI° République
pour mettre un terme définitif au néocolonialisme et abolir l'exploitation du salariat. Ça ne se fera
pas en un jour, raison de plus pour s'y mettre dès avril 2012 ! Tous ensemble, tous ensemble, ouais,
on peut!